Covid-19 : des scientifiques ont identifié l’ordre d’apparition des symptômes

Une nouvelle étude américaine révèle l’ordre dans lequel surviennent les principaux symptômes de la Covid-19, infection par le coronavirus Sars-CoV-2. De quoi aider les médecins à différencier la maladie de la grippe, notamment.

Covid-19 : des scientifiques ont identifié l’ordre d’apparition des symptômes© istock

Toux et fièvre sont régulièrement cités et connus comme étant les principaux symptômes de la Covid-19. En revanche, l’ordre dans lequel ils apparaissent est moins connu. Et si certains patients rapportent avoir d’abord souffert de désordres intestinaux (notamment les enfants), une tendance générale se dessine, comme le révèle une nouvelle étude américaine, parue le 13 août 2020 dans la revue Frontiers in Public Health.

 
 

Des chercheurs de l’Université de Californie du Sud (USC) ont examiné les données de 55 924 cas confirmés de Covid-19 en Chine, tous collectés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) entre le 16 et le 24 février 2020, ainsi que 1100 cas collectés entre le 11 décembre 2019 et le 29 janvier 2020, rassemblés par le China Medical Treatment Expert Group, via la Commission nationale de la santé de Chine. Les scientifiques se sont concentrés sur des symptômes facilement discernables ou objectifs (toux, fièvre etc.), et ont exclu d'autres symptômes rapportés, telle que la perte d'odorat, qui est subjective et moins évidente.

Estimant qu’il sera difficile cet hiver de distinguer grippe et Covid-19 au vu des symptômes, les chercheurs ont comparé les symptômes occasionnés par le coronavirus à 2 500 cas de grippe déclarés par les autorités sanitaires européennes et américaines de 1994 à 1998, et aux symptômes des deux autres maladies à coronavirus connues : le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (Mers) et le syndrome respiratoire aigu sévère (Sras). 

L’étude a révélé que les symptômes de l’infection par le nouveau coronavirus se manifestaient le plus souvent dans cet ordre : fièvre, puis toux, douleurs musculaires, nausées et/ou vomissements, puis diarrhées. Alors que la grippe débute d’abord par de la toux, la Covid-19 commence par une fièvre, indiquent les auteurs. 

 

Par ailleurs, “le tractus gastro-intestinal supérieur (c'est-à-dire les nausées/vomissements) semble être affecté avant le tractus gastro-intestinal inférieur (c'est-à-dire la diarrhée) dans la Covid-19, ce qui est le contraire du Mers et du Sras”, ont constaté les scientifiques.

Si elles peuvent sembler anecdotiques, ces données médicales sont pourtant cruciales, car elles peuvent aider patients et médecins à freiner la progression de l’épidémie, en identifiant plus vite la maladie, en s’isolant dès les premiers symptômes, et en prenant les bonnes décisions en termes de traitement. 

“Nos résultats suggèrent que les bonnes pratiques cliniques devraient impliquer l'enregistrement de l'ordre d'apparition des symptômes dans la Covid-19 et d'autres maladies”, indiquent les auteurs en conclusion. “Si une telle pratique clinique systémique avait été la norme depuis les maladies du passé, peut-être que la transition d'une épidémie locale à une pandémie aurait pu être évitée”, ajoutent-ils.

Source : Science Daily

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Sous la pression d’associations de patients et de médecins, le Ministère de la Santé vient d’annoncer la mise en place d’un Plan national de lutte contre la maladie de Lyme et les maladies transmises par les tiques (1). Ce Plan vise également à apaiser les tensions qui existent entre infectiologues, ainsi qu’entre associations de patients et l’Assurance maladie, autour des critères diagnostiques et du traitement des formes secondaires et tertiaires de cette zoonose.

 

La prise en charge des formes tardives de la maladie de Lyme souffre de l’imperfection des outils diagnostiques, des contraintes réglementaires de leur prescription, de la possibilité d’une co-infection par plusieurs agents pathogènes, et de l’existence de recommandations concurrentes et divergentes quant à leur traitement.

 

Les patients se retrouvent ainsi, pour reprendre les mots de Marisol Touraine, "abandonnés et en errance thérapeutique", certains d’entre eux partant en Allemagne ou en Autriche pour y recevoir des soins qu’ils considèrent comme plus efficaces.

 

C’est dans ce contexte hautement volatile, comme l’a montré une réunion récemment organisée par l’Académie de médecine, que ce Plan national est mis en place, avec l’espoir de faire avancer les connaissances sur la maladie de Lyme.

 

Un plan national de lutte contre la maladie de Lyme et les maladies transmises par les tiques

 

La borréliose de Lyme, une zoonose protéiforme

Transmise par la tique Ixodes ricinus, la maladie de Lyme est une borréliose. En Europe, elle est due essentiellement à la bactérie Borrelia burgdorferi, mais également à des Borrelia plus rares (B. afzelii, B. garinii, par exemple).

 

Les borrélies à l'origine de la maladie de Lyme en Europe ont été regroupées dans un complexe nommé "B. burgdorferi sensu lato".

 

Une maladie qui peut évoluer en plusieurs plases

Au stade primaire, la maladie de Lyme provoque un syndrome grippal accompagné, dans 30 à 60 % des cas, d'un érythème migrant (rougeur en forme de tâche puis d'anneau autour de l'endroit de la morsure de tique).

 

Non soignée (lésion passée inaperçue ou antibiothérapie non adaptée), elle peut évoluer vers une forme secondaire caractérisée par des arthralgies, des névralgies, des paralysies, une encéphalite, etc.

 

Toujours en l'absence de traitement, ou après un traitement insuffisant, la forme tertiaire est extrêmement polymorphe, ce qui a amené certains spécialistes à lui appliquer un qualificatif traditionnellement utilisé pour la syphilis, la "grande imitatrice".

 

Des données épidémiologiques sujettes à controverse

En France, chaque année, le nombre de cas de maladie de Lyme déclarés se situe entre 26 et 27 000, avec de fortes disparités régionales (l'Est et le Centre, qui comportent le plus de forêts et donc de tiques, sont les zones les plus touchées).

 

Parce que la notification d'un cas exige la présence d'un érythème migrans, il est couramment admis que le nombre réel de cas est 2 à 3 fois plus élevé, ce symptôme n'étant pas systématiquement présent.

 

La question d'une éventuelle sous-notification des cas de maladie de Lyme a été soulevée en 2014 par le Haut conseil de la santé publique (HCSP) dans son rapport sur le sujet (2). En effet, la constance du nombre de cas en France depuis des années est en conflit avec les chiffres observés dans les pays voisins (Allemagne, Autriche, en particulier).

 

Dans ces pays, le nombre de cas augmente, cette augmentation étant mise en relation avec les hivers doux, la prolifération des ongulés sauvages (chevreuils, cerfs, sangliers, etc.), l'accroissement de la surface des forêts et la disparition des prédateurs naturels des tiques, en particulier les amphibiens.

 

Des patients "abandonnés et en errance thérapeutique" qui demandent une reconnaissance de ce qu'ils considèrent être une maladie de Lyme au stade tardif

Lors de la présentation de son Plan national de lutte contre la maladie de Lyme et les maladies transmises par les tiques (1), la Ministre de la Santé a reconnu, par ces mots, les difficultés rencontrées par des patients présentant des troubles invalidants qu'ils estiment être dus à des formes tardives de maladie de Lyme.

 

Ces patients considèrent que les méthodes de diagnostic autorisées aujourd'hui en France, ainsi que les recommandations en terme de traitement de ces formes tardives, ne sont pas optimales. Ils demandent à être davantage reconnus, même si les signes cliniques qu'ils présentent peuvent être considérés comme subjectifs. En cela, leurs revendications rappellent celles des personnes souffrant de fibromyalgie.

 

Procédures pour diagnostiquer une maladie de Lyme

La plupart des experts s'accordent pour reconnaître que la controverse qui, depuis quelques années, agite la France autour de la maladie de Lyme trouve sa source principale dans la difficulté à mettre en évidence une infection par Borrelia.

 

Aujourd'hui, le diagnostic est soit clinique (au stade primaire, avec présence d'un érythème migrans), soit sérologique (en l'absence d'érythème, un test ELISA complété, en cas de positivité, par un Western blot).

 

Les techniques de mise en évidence directe de Borrelia (PCR) sont insuffisamment sensibles (10 % dans le sang, 20 % dans les urines).

 

Mais il existe de profonds désaccords sur la sensibilité du test ELISA

Si le défaut de sensibilité du test ELISA est reconnu par tous au cours des 8 premières semaines de l'infection (nécessaires à la réponse immunitaire humorale) ou après un traitement antibiotique précoce, les avis divergent sur sa sensibilité dans les formes secondaire et tertiaire.

 

Dans les débats qui opposent, d'un côté, les associations de patients et la Fédération française contre les maladies vectorielles à tiques (FFMVT, sous la houlette du Pr Christian Perronne, chef de service en infectiologie à l'hôpital de Garches), et de l'autre la Société de pathologie infectieuse en langue française (SPILF) (3), cette question est centrale. Les premiers s'appuient sur des études montrant une sensibilité du test ELISA de l'ordre de 30 à 50 %, les seconds sur un travail mené par l'European Center for Disease Control qui l'établit à 90 % pour les formes tardives articulaires et cutanées.

 

Pour cette raison, les associations de patients et la FFMVT demandent la possibilité de prescrire un Western blot en première intention comme c'est actuellement le cas dans certains pays étrangers (ce qui est interdit en France par l'Arrêté du 20/09/2005 modifiant l'arrêté du 3 avril 1985 fixant la Nomenclature des actes de biologie médicale).

 

Des tests diagnostiques présents dans d'autres pays mais non validés en France

Dans certains pays, dont l'Allemagne, d'autres tests diagnostiques existent, par exemple, les tests d'activation lymphocytaire ou le dosage des lymphocytes NK CD57. Ces tests ne sont pas considérés comme validés dans les recommandations de prise en charge de la maladie de Lyme émises par la SPILF en 2006 (3) et qui font toujours loi.

 

Pour cette raison, de nombreux patients qui craignent de souffrir d'une maladie de Lyme dans sa forme secondaire ou tertiaire vont en Allemagne pour bénéficier de ces tests.

 

En 2014, le Haut conseil de la santé publique, dans son rapport (2), mettait en avant les insuffisances des tests diagnostiques et demandait déjà un plan visant à la standardisation des techniques de diagnostic et un contrôle de la qualité des prestations des laboratoires d'analyses en la matière. Le HCSP demandait également que soit mis en place un programme de recherches spécifiquement destiné à identifier de meilleurs outils diagnostiques.

 

Le rôle des autres pathogènes de la tique dans la controverse autour de la maladie de Lyme

Pour certains experts comme pour le HCSP, les patients atteints de formes tardives à Western blot négatif pourraient souffrir, en fait, d'une infection par un autre pathogène transmis par les tiques (par exemple, Anaplasma, Bartonella, voire Babesia). Autre hypothèse, l'apparition de symptômes durables pourrait être le fait d'une co-infection, en particulier par Borrelia et Anaplasma, comme c'est le cas chez le chien où la présence des deux pathogènes augmente fortement le risque de maladie chronique symptomatique.

 

Les tests diagnostiques actuellement utilisés ne recherchent pas ces agents pathogènes, ce qui a amené certains patients à avoir recours à des tests ELISA destinés aux chiens (qui visent des peptides de Borrelia différents de ceux du test ELISA destiné aux humains, et recherchent des traces d'autres pathogènes des tiques, comme Anaplasma phagocytophilum).

 

Un appel signé d'une centaine de médecins pour dénoncer le sous-diagnostic

En juillet 2016, une centaine de médecins, dont le Pr Perronne, ont signé dans L'Obs un appel demandant, comme l'avait fait le HCSP, qu'un programme de recherche soit mis en place (4) pour développer de meilleurs tests diagnostiques, considérant les tests actuels comme "non fiables".

 

Le Pr Perronne dénonçait alors un "scandale sanitaire" et demandait "la prise en compte des récentes données scientifiques afin d'aboutir à un nouveau consensus thérapeutique adapté".

 

La SPILF considère au contraire que les tests sont suffisants

Fin juillet, la SPILF  (société de pathologie infectieuse de langue francaise) répliquait (5) en considérant que les tests actuels étaient fiables et suffisants, et donc que leurs recommandations de prise en charge émises en 2006 (3) étaient toujours d'actualité au regard des connaissances actuelles.

 

Mais entretemps, l'association de patients "Lyme sans frontières" annonçait que plusieurs centaines de patients allaient porter plainte contre les fabricants des tests diagnostiques (6) qui n'avaient pas réussi à identifier leur maladie.

 

La durée du traitement en phase primaire est consensuelle 

Les recommandations en terme de traitement de la forme primaire de la borréliose de Lyme sont consensuelles : amoxicilline ou doxycycline pendant 14 jours, ou 21 jours si érythèmes mgrants multiples ou accompagnés de signes extra-cutanés),

 

Par contre, les modalités de traitement en phase secondaire ou tertiaire constituent une controverse supplémentaire autour de la maladie de Lyme

Pour les formes secondaire et tertiaire, en France, les recommandations de prise en charge émises par la SPILF en 2006 s'inspirent de celles émises par l'Infectious Disease Society of America (IDSA) la même année (7) : traitement antibiotique de 2 à 4 semaines pour les formes secondaire et tertiaire.

 

Si des symptômes persistent au-delà du traitement, ils doivent être rattachés à un "syndrome post-Lyme" (dont l'origine auto-immune, suspectée, n'a jamais été établie). Ces symptômes sont pris en charge par des traitements antalgiques et, éventuellement, des anti-dépresseurs.

 

Mais des associations de patients et la FFMVT s'élèvent contre ces recommandations, faisant valoir que la majorité des experts de l'IDSA avaient, en 2006, des liens d'intérêt avec des assureurs privés américains (et que ceux-ci avaient intérêt à ce que les traitements soient le plus court possible).

 

Ils mettent en avant les recommandations publiées en 2011 par l'International Lyme and Associated Diseases Society (ILADS) (8), en faveur d'un traitement antibiotique poursuivi jusqu'à disparition des symptômes, soit plusieurs mois, voire une année, et nécessitant parfois une association de plusieurs antibiotiques.

 

La SPILF justifie son refus d'envisager les traitements antibiotiques de longue durée sur la base d'une étude randomisée néerlandaise (280 patients, 12 semaines de traitement), publiée en 2016 dans le NEJM (9), qui n'a pas montré de bénéfice sur la qualité de vie d'un traitement antibiotique plus long.

 

Des professionnels de santé réprimandés par la CNAM, voire poursuivis en justice

Cette controverse autour de la durée du traitement antibiotique dans les formes secondaire et tertiaire de la maladie de Lyme a eu pour conséquence que certains médecins français ayant opté pour les recommandations de l'ILADS se sont vus rappelés à l'ordre par la CNAM pour prescription abusive d'antibiotiques.

 

De plus, un procès est actuellement en cours contre deux pharmaciens de Colmar (10), l'une pour avoir proposé des Western blots hors ELISA positif dans son laboratoire d'analyses, l'autre pour avoir proposé à la vente un mélange d'huiles essentielles censé soulager les formes tardives de borréliose.

 

Le 20 septembre 2016, l'Académie de médecine a publié (11) une prise de position et a organisé une réunion sur le thème de la maladie de Lyme (12). Cette réunion a vu le Pr Christian Perronne être violemment pris à partie par le Pr Marc Gentilini, l'accusant "d'affoler les populations sans crédibilité scientifique", pendant que le Pr François Bricaire, rédacteur de la prise de position de l'Académie, regrettait la "Lyme mania" qui sévit aujourd'hui en France.

 

Un plan national de lutte comportant de nombreuses mesures qui pourraient permettre de "calmer les esprits"

C'est dans ce contexte extrêmement volatile que la Ministre de la Santé vient d'annoncer un Plan national de lutte contre la maladie de Lyme et les maladies transmises par les tiques (1) qui décline diverses mesures :

  • installation de panneaux d'information pour les promeneurs et les randonneurs à l'entrée des forêts ;
  • mise en place d'une application mobile permettant de signaler la présence de tiques, à l'instar du dispositif existant pour les moustiques ;
  • amplification des actions d'information à destination de la population, et de formation pour les professionnels de santé ;
  • mise à disposition des médecins d'un bilan standardisé décrivant la liste des examens permettant un diagnostic complet chez toute personne présentant des symptômes évocateurs ;
  • mise en place d'un protocole national de diagnostic et de soins (PNDS), élaboré en lien avec les associations, pour assurer une prise en charge standardisée et remboursée sur l'ensemble du territoire ;
  • ouverture en 2017 de centres de prise en charge spécialisés, qui seront également un lieu de formation des professionnels ;
  • mise en place d'une cohorte constituée de patients suivis dans ces centres de prise en charge spécialisés, pour améliorer les connaissances scientifiques sur la maladie ;
  • développement de recherches autour du diagnostic par l'Institut Pasteur ;
  • conduite de recherches approfondies dans le cadre du projet « Oh ! Ticks » (13) soutenu par la SPILF et visant à mieux connaître l'ensemble des maladies transmises à l'homme par les tiques.

 

Par ailleurs, ce plan fait état de l'évaluation en cours de "l'opportunité d'inscrire la maladie de Lyme dans la liste des affections de longue durée", une revendication des associations de patients. Aucune information n'a été donnée sur le budget alloué à ce plan national.

 

 

Maladie de Lyme

La maladie de Lyme est une infection due à des bactéries appartenant au genre Borrelia.

 

Qu'est-ce que c'est ?

La maladie de Lyme qui se nomme aussi borréliose de Lyme nom choisi par les spécialistes français est une infection due à des bactéries appartenant au genre Borrelia.

Cette zoonose fait partie des maladies à transmission vectorielle, c'est-à-dire transmises à l'homme par la piqûre ou la morsure d'un arthropode hématophage (qui se nourrit de sang). Lyme est le nom d'une ville des États-Unis dans laquelle elle a été identifiée pour la première fois.

Du fait de son mode de transmission, la borréliose de Lyme touche essentiellement les promeneurs en forêt et les chasseurs, mais aussi les agriculteurs, les gardes-chasse et les vétérinaires chez lesquels elle peut être reconnue comme une maladie professionnelle.

Où sévit-elle ?

Dans l'Hémisphère Nord et dans les pays tempérés.

La distribution géographique de la borréliose de Lyme dans le monde correspond à celle de son vecteur, une tique du gendre Ixodes. C'est une maladie rencontrée dans l'hémisphère Nord et qui sévit à l'état endémique dans les régions humides et boisées des pays tempérés d'Amérique, d'Europe, d'Asie et d'Afrique.

Selon un rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS, 2006), environ 85 000 cas sont répertoriés chaque année en Europe, mais ce chiffre sous-estime largement la réalité car, dans la pratique, tous les cas ne sont pas diagnostiqués.

Les pays d'Europe centrale, en particulier la Slovénie et l'Autriche, sont les plus touchés. Le même rapport fait état de 15 000 à 20 000 cas annuels aux États-Unis où la maladie est endémique dans quinze États.

En France, la borréliose de Lyme n'est pas une maladie à déclaration obligatoire. Il est donc également difficile de connaître sa fréquence réelle.

On estime toutefois qu'elle touche, chaque année, entre 5 000 et 10 000 personnes. Les habitants des régions Alsace, Lorraine, Limousin, Auvergne et Rhône-Alpes sont les plus exposés. Entre 5 et 20 % des tiques sont infectées selon les régions contre 100 % dans certaines régions américaines.

 

Quel mode de contamination ?

La borréliose de Lyme est transmise par la morsure de tiques du genre Ixodes.

Ces vecteurs sont infectants à chacun des trois stades de leur développement (larve, nymphe, adulte), s'infectent à l'occasion d'un repas sanguin effectué sur les animaux porteurs de Borrelia et peuvent également transmettre la bactérie à leur descendance.

De nombreux animaux hébergent les Borrelia : des rongeurs (mulots, campagnols), des écureuils, des daims et autres cervidés, des ours, des lièvres, des ratons laveurs ainsi que des oiseaux. En dehors de ce réservoir sauvage, il en existe un représenté par des animaux domestiques, notamment les chats, les chiens et les bovins.

Les modalités de transmission de la borréliose de Lyme expliquent qu'elle touche de préférence les travailleurs forestiers, les agriculteurs, les chasseurs ou les promeneurs lors des sorties en forêt, et qu'elle se manifeste essentiellement pendant la période où les tiques sont les plus actives, c'est-à-dire au printemps et au début de l'automne.

Les tiques vivent en moyenne trois ans. Une fois qu'elles sont infectées, elles le restent durant toute leur vie.

Comment cela se passe t il ?

 

Trois espèces principales de Borrelia sont responsables de l'infection observée en France (B. garini, B. afzelii), alors qu'aux États-Unis, seule Borrelia burgdoferi est en cause. Les bactéries sont contenues dans le tube digestif de la tique.

À l'occasion de la morsure, qui n'est pas douloureuse, elles sont régurgitées dans ses glandes salivaires et inoculées par la salive.

Leur transmission est facilitée par des substances présentes dans la salive de la tique dont certaines empêchent la coagulation sanguine (anticoagulantes).

Le repas sanguin de la tique est lent et peut durer de plusieurs heures à plusieurs jours. Plus il est long, plus le risque de transmission des borrélioses est élevé : il existe dès la 24e heure et atteint son maximum entre le deuxième et le troisième jour.

Quels symptômes ?

Trois stades avec des symptômes pour chacun.

On distingue trois stades de la borréliose de Lyme : les stades primaire ou précoce localisé, secondaire ou précoce disséminé et tertiaire ou tardif.

Le stade primaire se manifeste par une lésion caractéristique : l'érythème migrant qui apparaît de quelques jours à quelques semaines après la morsure.

C'est une tache cutanée rougeâtre (érythémateuse) localisée dans la zone où la personne a été mordue et qui s'étend progressivement du centre vers la périphérie, de quelques millimètres par jour, avec un éclaircissement de son centre.

Cette macule devient ovale et peut atteindre une trentaine de centimètres. Elle disparaît ensuite de façon progressive en quelques mois en restant parfois pigmentée.

Après ce premier épisode, des poussées identiques peuvent survenir, mais avec des lésions de plus petite taille. Elles sont dues à la dissémination de la bactérie par voie sanguine. Certains malades présentent aussi d'autres symptômes comme des douleurs articulaires (arthralgies) et musculaires (myalgies) fugaces ou des céphalées.

Quelle évolution ?

Sans traitement des complications sont possibles

Si elle n'est pas traitée à son premier stade ou si elle passe inaperçue, la borréliose de Lyme peut continuer à évoluer vers les autres stades.

Les manifestations du stade secondaire sont principalement neurologiques et rhumatologiques :

– les atteintes neurologiques, ou neuroborrélioses précoces, se présentent le plus souvent sous la forme d'une méningo-encéphalite qui apparaît entre 5 jours et 3 mois après la morsure de tique. Elle se caractérise par des douleurs survenant habituellement dans la région de la zone mordue avec, parfois, une atteinte des nerfs crâniens qui se traduit surtout par une paralysie faciale ;

– les manifestations rhumatologiques se traduisent généralement par l'atteinte d'une seule articulation (monoarthrite) qui apparaît brutalement et évoluent par des poussées de courte durée. Cette « arthrite de Lyme » touche le plus souvent une grosse articulation, principalement le genou, mais aussi l'épaule, le coude ou le poignet. L'articulation est chaude, peu douloureuse et le siège d'un épanchement important.

Plus rarement, ce stade secondaire de l'infection est marqué par des manifestations dermatologiques (lymphocytome borrélien), cardiaques (syncopes, malaises, difficultés respiratoires) ou ophtalmologiques (douleurs oculaires, baisse de la vision…).

Quels symptômes tardifs ?

Ils sont multiples et peuvent survenir tardivement.

Les manifestations du stade tertiaire de la borréliose de Lyme peuvent apparaître plus d'un an, voire de nombreuses années après la morsure de tique. Elles peuvent être neurologiques (neuroborréliose tardive), dermatologiques (acrodermite chronique atrophiante), rhumatologiques.

– La neuroborréliose tardive survient plus de 6 mois après la morsure, sous la forme d'une encéphalomyélite (inflammation du cerveau et de la moelle épinière) tardive ou d'une polyneuropathie sensitive (atteinte de plusieurs nerfs sensitifs).

– L'acrodermite chronique atrophiante, qui apparaît lentement, plusieurs mois ou plusieurs années après la morsure, se manifeste par de petites lésions cutanées bleutées souvent multiples, localisées principalement au niveau des extrémités des membres et autour des articulations, avec une peau qui s'amincit et devient transparente.

– Les manifestations rhumatologiques sont similaires à celles du stade secondaire de la maladie.

Quels facteurs aggravants ?

 

Chez l'enfant, la paralysie faciale, la méningite ainsi que les atteintes cardiaques sont plus fréquentes et plus sévères que chez l'adulte.

Chez la femme enceinte, la borréliose de Lyme peut entraîner un avortement spontané, un accouchement prématuré ou le décès du bébé peu après sa naissance. Des malformations chez l'enfant ont également été décrites.

Chez les personnes aux défenses immunitaires défaillantes (immunodéprimées), le risque de dissémination bactérienne précoce est plus important.

Quels examens ?

Aucun examen n'est nécessaire pour le diagnostic de l'érythème migrant :

Le diagnostic repose uniquement sur la notion de piqûre de tique (pas toujours retrouvée) et sur les manifestations cliniques.

Aux autres stades de l'infection, le diagnostic est confirmé par la mise en évidence d'anticorps spécifiques de Borrelia dans le sang ou dans le liquide céphalorachidien (sérologie). Dans certaines formes atypiques de borréliose de Lyme, on peut rechercher la bactérie elle-même (par culture) ou son ADN (par technique de PCR), mais seuls quelques laboratoires spécialisés sont à même de réaliser ces examens.

Il est inutile de pratiquer un examen sérologique chez les personnes qui ne présentent aucun symptôme, pour dépister l'infection chez les personnes exposées à la maladie, dans les cas où la morsure de tique n'a pas donné lieu à des manifestations cliniques et dans le cadre d'un contrôle systématique de l'efficacité du traitement.

Quel traitement ?

Les antibiotiques sont au centre du traitement.

La borréliose de Lyme peut être traitée et guérie par des antibiotiques. Cette antibiothérapie a d'autant plus de chances d'être efficace, qu'elle est administrée le plus rapidement possible, dès les premiers signes d'érythème migrant.

C'est le seul moyen d'éviter une éventuelle évolution vers les stades secondaire et tertiaire de l'infection. On sait aussi que plus le traitement a été tardif, plus la guérison est lente.

L'érythème migrant est traité par un antibiotique par voie orale pendant 2 ou 3 semaines. Pour les autres stades, l'antibiothérapie peut être administrée soit par voie orale, soit par injections intramusculaires ou intraveineuses et pendant 2 à 4 semaines selon les cas.

Des corticoïdes sont parfois prescrits dans les arthrites chroniques (par voie intra-articulaire) après le traitement antibiotique ou dans les atteintes oculaires (par voie locale ou générale).

 

 

Quelle prévention ?

La prévention passe par la protection contre les piqures .

La prévention de la maladie de Lyme comprend la protection contre les piqûres de tiques, l'extraction rapide, mais soigneuse des tiques après la morsure, et la prescription éventuelle d'antibiotique à titre prophylactique, c'est-à-dire sans attendre l'apparition de symptômes.

Lors des promenades en forêt, on recommande de porter des vêtements protecteurs longs et fermés (pantalons, chemises à manches longues, chapeaux), et d'utiliser des répulsifs cutanés. Les tiques qui ne sont pas encore fixées sur la peau peuvent être plus facilement repérées chez les porteurs de vêtements clairs.

Après une promenade en forêt, il est important d'inspecter minutieusement la peau à la recherche de tiques, en particulier dans les zones habituelles des morsures : les aisselles, la région génitale, l'aine et le creux des genoux sans oublier, chez les enfants, la tête et la nuque.

Quels répulsifs ?

 

Certains des produits vendus comme répulsifs cutanés ne sont pas efficaces contre les morsures de tiques.

À l'heure actuelle, il est recommandé d'utiliser uniquement des produits à base de DEET, de picaridine, d'IR3535 ou de citriodol, à des concentrations bien précises : 30-50 % pour le premier, 20-35 % pour la picaridine, 20-30 % pour l'IR3535 et 20-30 % pour le citriodol.

Les huiles essentielles ne doivent pas être utilisées pour se protéger contre les piqûres de moustiques (risque allergique et photosensibilisant). Pour être efficaces, les répulsifs cutanés doivent être appliqués en respectant les règles de la notice d'utilisation.

Les femmes qui allaitent peuvent utiliser ce type de produits, à condition toutefois de ne pas en appliquer sur leurs seins et de les laver avant d'allaiter leur bébé. Chez les enfants, les répulsifs cutanés peuvent être utilisés dès l'âge de six mois. Chez les bébés plus jeunes comme chez les femmes enceintes, on recommande de privilégier les moustiquaires imprégnées.

Comment retirer une tique ?

 

Les tiques doivent être extraites de la peau le plus rapidement possible car le risque de transmission de la bactérie dépend du temps pendant lequel elle reste attachée à son hôte.

Le retrait de la tique doit être réalisé à l’aide d’une pince ou d’un système de « tire-tique » (vendu en pharmacie), perpendiculairement à la peau, en tournant doucement dans le sens inverse des aiguilles d’une montre et en évitant d’arracher la tête de l’animal. Certaines manœuvres sont à proscrire car elles peuvent entraîner une régurgitation des bactéries et, par conséquence, une augmentation du risque de transmission : l’écrasement du corps de la tique et l’utilisation de substances chimiques comme l’éther, l’alcool, la vaseline ou l’essence. Enfin, la zone mordue ne doit être désinfectée qu’après avoir extrait la tique.

Quelle spécialité concernée ?

 

Maladies infectieuses et tropicales

Exercée le plus souvent à l’hôpital, cette spécialité étudie et prend en charge les maladies dues aux microbes : bactéries (tuberculose, infections cutanées), virus (SIDA, hépatites), champignons (mycoses), parasites (paludisme). La plupart de ces maladies existent en France métropolitaine, mais elles sont plus présentes encore en milieu tropical.

Aujourd’hui, avec la multiplication des voyages et en raison des modifications climatiques, les maladies tropicales sont de plus en plus fréquentes dans les hôpitaux.

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